

Réputation ?
Que dire de la réputation d’une filière sans regarder l’état de la société française en général ?
Dans un tableau du quotidien riche en toutes sortes de déséquilibres inquiétants, l’image donnée dans le funéraire par l’entreprise familiale Reymann-Lantz (page 18) est rassurante.
Par ailleurs le courage d’un Anthony Pueyo face à la multiplication des nouvelles pompes funèbres dans son département (page 22) a valeur de leçon. Grâce à sa spécificité et au mérite de ses professionnels, le secteur funéraire est un îlot de stabilité culturelle dans une France désappointée. Or paradoxalement, la décision du ministère de l’Intérieur de ne pas inclure obligatoirement les professionnels funéraires dans la composition des jurys qui délivreront le futur diplôme les concernant arrive comme un symbole qui
pose la question menaçante de crédibilité de la filière en France.
Dans le rétroviseur on distingue bien une certaine gauche qui a voulu courant des années 70 transformer le funéraire en kolkhoze national et un leadership «Lyonnaise des Eaux» qui a mal défendu ses intérêts.
Toujours dans le passé mais après 93, les syndicats du privé et les administrations centrales donnent l’impression d’avoir raté bien des rendez-vous.
Pourquoi ce coup de pied de l’âne donné dans les dernières heures d’un gouvernement ? Car force est de reconnaître qu’un diplôme professionnel délivré par un jury ne comptant pas formellement des praticiens, c’est du jamais vu pour nous. Probablement parce que pour être audible et crédible, la représentativité économique ou le nombre d’adhérents ne suffit pas.
Or désormais, dans le nouveau paysage politique, c’est la voix des services funéraires publics qui trouvera une écoute renforcée. La tendance émergente penche vers la «SPL» dans le périmètre des crématoriums qui seront alors complétés par une chambre funéraire, voire plus comme nous l’avons annoncé dans nos dossiers de stratégie en 2010.
Ce que SCI n’a pas réussi en tant qu’actionnaire OGF, les gestionnaires de crématoriums (publics ou privés) risquent d’y arriver, pour le plus grand bonheur des plateformes de prévoyance funéraire qui pourront alors confier industriellement l’exécution des contrats obsèques à des sites exploitant toutes leurs activités à l’ombre de la compétence exclusive des communes.
Comment réagiront alors les «privés» ? En continuant à se disputer un leadership syndical ? Gageons que certains, une minorité influente, réfléchiront à deux fois avant d’entrer dans un discours de critique stérile des services publics et des élus locaux.
Là aussi, encore plus qu’hier, il faudra être audible et crédible, pour éviter que ces méga centres funéraires dépassent leur vocation de base en agissant comme du désherbant sur le tissu local de PME…
Fiche technique